Hier soir, j’ai cherché à prendre rendez-vous avec vous pour la vaccination de ma fille. Après seulement quelques mois sans vous voir, j’étais heureuse de revenir au cabinet, que vous examiniez ma fille, qu’on discute et qu’elle ait son vaccin.
Je me disais aussi (et je procrastinais cela depuis plusieurs mois), que je prendrais bien aussi un autre RDV pour vous parler de mes migraines (qui sont redevenues plus fortes) et pour avoir votre avis sur ce petit problème de santé qui va peut-être nécessiter une opération.
Vous et moi, nous nous connaissons depuis 2016 (par là), au début de votre parcours professionnel (je pense). Nous avons discuté ensemble d’enseignement de médecine générale (puisque moi-même j’enseigne la perpective patient), nous avons discuté aussi de la pratique de la médecine générale.
Au delà de cet intérêt commun, vous avez été là pour moi. Toujours. Et je vous en suis éternellement reconnaissante.
Vous avez été un phare dans la nuit de douleurs inexpliquées qui persistent, d’un travail qui se transforme en cauchemar, et vous avez su aussi m’accompagner dans ma nouvelle vie de maman. Je savais que je pouvais vous poser toutes les questions. Contrairement à votre collègue, vous ne m’avez jamais pris de haut et vous avez su me dire : « Je ne sais pas, mais voilà comment nous allons faire… »
Je vous ai confié la santé de ma fille, et c’est avec grand plaisir que je suis venue aux rendez-vous de suivi. Je savais aussi que jusqu’à ses 2 ans, je pouvais m’adresser en urgence à vous ou à vos collègues, qu’elle serait vue dans la journée. Quel soulagement !
Donc hier soir vers 21h, sur le fameux Doctolib, il n’y avait plus votre photo et on ne pouvait pas prendre de rendez-vous. Je suis allée chercher votre cabinet, et j’ai vu que vous n’étiez plus là, dans l’équipe. J’ai pensé que vous étiez morte. J’ai parlé de mon inquiétude à mon compagnon. J’ai tapé votre nom dans google. Je n’ai rien trouvé. J’ai tapé votre nom dans google et j’ai rajouté « décès » et « funéraille » et ouf, je n’ai rien trouvé non plus.
Ce matin, j’ai appelé votre secrétariat pour entendre que vous étiez partie au 31 décembre, sans retour, sans ailleurs sur Paris. « Elle ne travaille pas, elle a pour projet de partir en province ». Je n’ai pas eu la force de protester de ne pas avoir été prévenue. J’ai demandé un email, qu’on ne me donnera pas « mais vous pouvez lui écrire par le cabinet, nous lui ferons passer ». Votre remplaçant arrive bientôt.
Vous avez toujours été très discrète. Mais de ce que je connais de vous, je pense qu’il a dû se passer quelque chose de grave. J’espère d’ordre professionnel plutôt que personnel. J’espère que ça ira mieux pour vous bientôt.
Mais je vous dirais quand même que je suis aujourd’hui très en colère.
Vous avez le droit de partir, mais vous n’avez pas le droit de ne pas prévenir.
Vous avez le droit de ne pas donner et recevoir d’aurevoir, mais ne pas annoncer votre départ est une faute professionnelle, qui, pour ma part, vient ternir un accompagnement sans faille.
Je vous souhaite néanmoins une bonne continuation…